Souvenirs de Hongay
Đinh Trọng Hiếu, JJR 1956
Mon père, avec mes deux grandes sœurs. Ma mère me portant. (J’ai aussi une sœur aînée, morte à 5 ans, juste avantma naissance). Circa 1937
Je suis né à Hongay, d’un père médecin et d’une mère au foyer. Jusqu’à l’âge de quatre ans mes premiers souvenirs sont d’un blanc pur, et à quatre ans nous avions déjà quitté Hongay, ville sur la côte, au Vietnam septentrional, pour Cao Bằng, ville à la frontière chinoise. Mes souvenirs de Hongay sont des souvenirs recomposés, d’après ce que m’avait raconté mon père et aussi d’après une nombreuse iconographie, dont des photographies de famille qui remontent à 80 ans, au moins. J’estime qu’après 80 ans une mémoire personnelle devrait devenir collective, mon but n’étant pas de parler de moi-même ou de ma famille (nous n’avons rien d’exceptionnel) je me bornerai à garder juste de quoi évoquer ce lieu de ma naissance, Hongay.
2 vues plongeantes de la ville de Hongay : une autochrome par Léon Busy (circa 1914), Musée départemental Albert-Kahn, et une photographie aérienne (circa 1930).
Je m’attarderai un peu sur l’étymologie de ce lieu qui peut s’écrire « à la française », accolé en un seul mot « Hongay », ou « à la vietnamienne » en deux mots non accolés, avec signes diacritiques, où le « y » a tendance à devenir « i » : « Hòn Gai », le mot peut alors acquérir une signification a posteriori d’« Îlot épineux », qui correspondrait à l’image laissée par une autochrome1 faite par Léon Busy dans les années 1914, et au toponyme traduit d’« Île aux Buissons »2. La photographie aérienne en N&B montrait un aspect beaucoup plus déchiqueté du piton calcaire qui surplombait la ville...
Détails de la carte : « Baie d’Along, Hon Gay, Île aux Buissons ». 1934
Mais rien n’est moins sûr, car l’on peut aussi trouver l’orthographe de « Hồng gai », c’est d’ailleurs la dénomination actuellement en vigueur, ses composants seraient non-signifiants. Il existe une autre étymologie de Hongay, l’endroit s’appellerait, en sino-vietnamien, « Hồng Hải » (« Rouge », « Mer ») car il était à l’embouchure d’un cours d’eau qui rejetait à la mer des alluvions rougeâtres. Les Français l’auraient réécrit en « Hong(h)ai », avec cette fâcheuse tendance à penser que les « H » vietnamiens sont tous muets, donc à élider ; puis, au cours des lectures et/ou écritures successives le mot serait scindé à un autre endroit, pour donner « Hon-gai ». Cette version d’étymologie me semble critiquable, l’endroit, avant l’arrivée des Français, n’était qu’un très modeste port de pêche, sans dénomination attestée avant le XIXè siècle : aucun lettré ne s’aviserait à donner à cette boue qui s’écoulait d’un petit cours d’eau le terme d’« océan » (« Hải »), quitte à ce que l’endroit devînt l’équivalent d’une « Mer Rouge » ! A l’heure actuelle, où le tourisme devient la principale ressource du lieu, le nom de Hongay (ainsi que Hòn-Gai,
Hồng Gai) a disparu des cartes vietnamiennes pour laisser place à « Hạ Long » (« Le Dragon immergé »).
L’autre autochrome, faite par Léon Busy, nous éclaire sur la véritable raison de la célébrité d’antan de Hongay : les mines de Charbon à ciel ouvert, exploitées depuis 1885, et qui, à l’heure actuelle, sont tout simplement… épuisées. Roland Dorgelès, en 1929, dans Sur la route mandarine, en a fait une description saisissante : « Elles sont, je crois, uniques au monde, ces mines de Hongay où l’on extrait le charbon à ciel ouvert. Campha, Hatu, Monplanet, grands pans d’amphithéâtres, taillés à même les mamelons. Ce sont de gigantesques escaliers noirs qui escaladent le ciel et leurs parois sont si lisses, si droites, qu’on croirait que le charbon fut découpé en tranches, ainsi qu’un monstrueux gâteau. Rien n’est à l’échelle humaine. Tout est trop haut, trop vaste, et les indigènes qui piochent sur les pentes ne font qu’une poussière humaine, sur ces gradins de jais »3.
Vue de l’exploitation du charbon dans les mines de Hongay (Hà Tu), un jour de repos. Autochrome de Léon Busy (circa 1914), Musée départemental Albert-Kahn. Le photographe (et polytechnicien) Léon Busy aimait se rendre, via Hongay, à la Baie de Hạ Long, dont il avait laissé de nombreux clichés sur les grottes, la plupart du temps illisibles, ainsi que quelques nus de femmes autochtones.
Quelques pages plus loin, Roland Dorgelès, qui ne fut pas un révolutionnaire, nous relatait le recrutement et le travail des dizaines de milliers de « coolies » : « Lorsque l’inondation, parfois, emporte les digues du Fleuve Rouge, dévastant les rizières, et que la famine s’abat sur le Delta, les nhaqués4 affluent aux charbonnages par villages entiers, venant chercher la pâture qu’ils ne trouvent plus chez eux, et l’on compte alors jusqu’à vingt mille coolies entre Campha et Nagotna. Ce sont, pour la mine, les bonnes années. Quand je visitai Hongay, les carrières noires grouillaient d’ouvriers. Êtres vêtus de loques. Piocheurs aux bras maigres. Des femmes aussi, dont la bouche rougie de bétel semble saigner. Derrière les wagonnets, des « nhos »5 de dix ans s’arc-boutent, petits corps secs, visages épuisés sous le masque de charbon.
-Quinze sous par jour, me dit seulement mon guide6 ».
Photographies par Gervais-Courtellemont. L’Indochine. Empire colonial de la France. Librairie coloniale Augustin Challamel. Paris. 1931. pp. 132-3.
Un peu plus loin, Roland Dorgelès donnait un aperçu de ce que rapportait la mine : « Elle est riche, très riche : vingt-neuf millions de bénéfices nets l’an dernier, c’est-à-dire plus que son capital. Près de vingt millions de réserve avouée, des actions gratuites distribuées aux actionnaires, le titre de deux cent cinquante francs coté maintenant de sept à dix mille. Oui, formidablement riche : les soixante-quatre mille actions qui représentaient à l’émission seize millions valent aujourd’hui plus d’un demi-milliard. Et savezvous combien ce royaume du charbon rapporte à l’Indochine, à la France ? Rien…7 […] Rien que la haine de milliers de coolies8 ».
L’écrivain laissait en suspension les causes de cette haine, « Devines si tu peux, choisis si tu l’oses » !
Une chose était sure : la dégradation, réelle et visible, du paysage de la sublime Baie de Hạ Long n’entrait pas dans les considérations des autochtones d’alors. L’UNESCO n’existait pas, pas encore; l’environnement devrait être le cadet des soucis. Le travail dans les mines, tout harassant qu’il fût, rapportait de quoi nourrir des villages entiers. Roland Dorgelès laissait planer un mystère, à nous d’en découvrir la raison. La réponse sera donnée, quelques années plus tard, par mon père, quand nous avons quitté Hongay et quand j’ai acquis un peu plus de maturité, vers l’âge de mes cinq ans, lorsque nous étions déjà à Cao Bằng.
Des nombreuses photos de famille prises à Hongay, je conserve encore pieusement une image de la promenade en bateau sur la Baie de Hạ Long. Ce fut un rare instant de loisir que mon père se permettait en compagnie de ma mère, sur le bateau où l’on voyait également la femme du docteur Simon (le photographe ayant été certainement le docteur Simon lui-même, qui fit preuve de beaucoup d’habileté, l’appareil de mon père, un Kodak à soufflets, n’étant pas très maniable). Mon père et ma mère me parlaient souvent du docteur Simon, à qui mon père était très lié… Sur mon acte de naissance établi à Hongay (une pièce d’archive que je ferai publier peut-être un jour, car c’était un curieux témoignage sur les documents de l’état-civil de l’époque) outre le déclarant, mon père, 32 ans, médecin, les deux autres témoins étaient l’un, pharmacien autochtone, de 45 ans, l’autre, un médecin vietnamien de 29 ans. Cela
faisait trois médecins en tout : deux indigènes (mon père et le docteur Lê Văn Khải), et un médecin européen, le docteur Simon. C’était beaucoup pour la province de Quảng Yên avec comme chef-lieu Hongay, où, selon les données fournies en 1931, il y avait, sur 100.000 habitants environ, 85.000 Annamites, 13.500 Chinois, Japonais, Mán, Mèo, Thổ, 650 Français ou Européens étrangers9.
Rare moment de loisir de mon père en compagnie de ma mère, en bateau sur la Baie de Hạ Long. Circa 1938.
En comparaison, la province de Bắc Ninh, peuplée de 432.482 indigènes, 238 Chinois, 9 Japonais, 1.057 Européens civils et militaires, était moins bien lotie, avec un médecin européen et un médecin indochinois, tous les deux de l’Assistance médicale10 !
A Hongay, selon Roland Dorgelès, un hôpital fut construit exprès pour les coolies. Mon père me disait même que le docteur Simon voulait lui faire abandonner la fonction publique pour aller travailler ensemble à cet hôpital, où leur salaire pouvait être doublé, voire triplé. C’était méconnaître l’attirance qu’opérait la fonction publique à l’égard des Vietnamiens, mon père, au bout des trois années de résidence à Hongay, fut muté à Cao Bằng, où il resta trois ans (1940-1944) avant d’être muté de nouveau à Vĩnh Yên vers mi- 1944. Il y décéda en Avril 1945, contaminé par ses malades, des prisonniers, atteints du typhus. Jusqu’au bout, il resta dans la fonction publique. A la mort de mon père, je n’avais pas encore 8 ans.
Vue des bâtiments tout neufs de l’hôpital de mon père, à Hongay, où je suis né. Circa 1937.
Mes deux grandes sœurs au moment de quitter Hongay, assises devant la Baie de Hạ Long. Moi, avec ma nourrice, entre mes deux sœurs. Circa 1939-1940.
J’ouvre ici une petite parenthèse. Quand nous quittions Hongay, je n’avais aucun souvenir de ce lieu, où je suis né. Mais nous partions avec ma nourrice qui était originaire de Hongay, en compagnie de ses deux grandes filles, l’une de plus de 18 ans, elle se mariera peu après avec notre cuisinier, l’autre âgée alors d’une dizaine d’années, sera à la fois notre servante et notre compagne de jeux jusqu’en 1952. Longtemps, longtemps après, j’écoutais évoquer Hongay, notamment par ma nourrice, à laquelle j’étais plus qu’attaché et qui avait laissé son propre garçonnet, de mon âge, pour être à notre service.
Mon père à Cao Bằng, assis devant la maison de fonction, puis me donnant la main, au milieu de l’immense jardin qui servaitde lieu de jeux pour nous quatre. Circa 1941.
Où que ce fût, à cette époque, le pouvoir colonial choyait le personnel médical, chaque fois mon père a eu comme résidence de fonction des maisons dotées de tout le confort, avec d’immenses jardins. Mais ce fut la maison de Cao Bằng qui dépassait toute attente. Elle était belle, avec des murs blanchis à la chaux et un jardin que mon père divisait en parcelles, chacune bordée d’épaisses touffes d’Ophiopogon (cỏ tóc tiên). Il trouva le temps pour tailler les rosiers parfumés et d’un rouge profond, comme du velours, et les brider en d’immenses voûtes où nous pouvions nous réfugier sans crainte des épines. De somptueux dahlias fleurissaient à l’automne et mon père m’apprit à en faire des boutures. Quand il rentrait de son travail, il avait plus de temps libre, on regardait dans son microscope et on s’amusait à dessiner des bactéries mises entre lames et lamelles de verre. Souvent, il regrettait l’air marin de Hongay, où se trouvait encore la tombe de ma sœur aînée, mais on sentait qu’il fut heureux d’être muté à Cao Bằng. Nous eûmes plus de loisirs et parcourûmes la région, avec ses nombreux sites et localités remarquables: le Lac Ba Bể, la ville de Nước Hai où il existait des haras célèbres, Bắc Cạn… Il me parlait de son hôpital à Hongay. Je me souviens comme si c’était hier, il disait qu’à Hongay, tous les jours il y avait au moins une trentaine de coolies qu’on amenait à l’hôpital pour blessures graves, surtout des fractures aux membres, certaines étant des « fractures ouvertes ». Il employait pour ces deux derniers mots le français et m’expliquait qu’on voyait les os, ça saignait et les infections étaient gravissimes. Parfois, souvent, il a fallu amputer, il y avait peu d’anesthésie, des flacons de « Kélène » qu’on vaporisait à l’endroit de la section, et dont le froid ainsi provoqué adoucissait un peu la douleur. Les gens le suppliaient de leur laisser leurs membres, mais évidemment quand il n’y avait rien d’autre à faire, il a fallu se résigner à l’amputation. Les malheureux criaient, hurlaient, souvent dans la douleur extrême, ils injuriaient mon père,
puis, une fois guéris ces blessés se confondaient en excuses. Mon père me parlait, d’un ton triste, il me parlait du serment d’Hippocrate et me disait que même celui qui lui porterait atteinte avec un couteau, il devait le soigner. Il m’expliquait que devant pousser les « goòng », terme vietnamien qui dérivait de « wagon », les malheureux coolies dévalaient la pente avec leur chargement d’anthracite, les goòng se renversaient, déraillaient, le tout dans une ambiance d’enfer, au milieu des cris et des poussières noires.
J’étais loin de m’imaginer avec exactitude la scène, mais je vivais avec la parole paternelle incrustée dans mes oreilles. Comment était-ce possible ? Quand j’ai grandi, j’ai regardé les photographies des mines de charbon, Hongay, et j’ai compris le pourquoi. Regardez cette image issue du film des Frères Lumières : ça et là sur les pentes on distingue des ouvriers en train de piocher l’anthracite, on dirait des chamois sur le flanc des montagnes, au moindre dérapage ils peuvent se retrouver une vingtaine de mètres plus bas. Le titre donné au film des Frères Lumières fait frémir « Des indigènes gravissent la pente en poussant des chariots », ici ils sont à deux et la pente semble monter légèrement, mais souvent on voit des pentes bien plus abruptes, pour monter c’était difficile, mais pour descendre est ce qu’il y avait un système de freinage ? Ces « chariots » étaient des wagonnets, lourds déjà à vide, alors que serait-ce quand on les remplissait plus qu’« à ras bord » ? Ils étaient en outre « à bascule », on imaginait sans peine les risques encourus. Mais, inutile d’avoir recours à l’imagination, mon père disait : « Chaque jour, il y avait au moins une trentaine de blessés graves, souvent avec fractures ouvertes »…
Pour le bon renom de la Justice française
par Nguyen Phan Long
(L’Écho annamite, 2 octobre 1925)
[…] «Le 4 mai 1925, vers midi, à Hongay, province de Quang-Yen (Tonkin), Yolle , employé à la Société des Charbonnages du Tonkin, sortit de chez lui, une carabine de 6 millimètres à la main, chargée d'une cartouche à balle dite Bosquette pour voir, expliqua-t-il, si des indigènes venaient, comme d'habitude, satisfaire leurs besoins près de la clôture de son habitation. Ayant alors aperçu l'Annamite Ngô-viet-Ly, âgé de 23 ans, coolie au service des Charbonnages, accroupi près de cette clôture, il fit aussitôt feu sur lui, en criant: «Vat-en salir ailleurs». L'homme touché au flanc, s'enfuit, s'affaissant à 80 mètres environ plus loin. Transporté à l'ambulance des Charbonnages à 12 heures 30, où Yolle vint le voir deux heures plus tard, il subissait le lendemain à 5 heures, une intervention chirurgicale, mais ce fut en vain: la mort fit son œuvre le même jour à 18 h.
L'autopsie révéla que le projectile, après avoir pénétré à la partie postéro-interne de la région lombaire gauche, avait perforé par quatre fois la masse intestinale, puis s'était logé dans le muscle psoasiliaque gauche. La mort était due à une péritonite suraiguë due à la quadruple perforation intestinale causée par la balle » […]
« Des indigènes gravissent la pente en poussant des chariots ». Titre de l’image issue du film des Frères Lumière. 28/12/1899-31/12/1899.
Un coin de la mine à ciel ouvert. Carte postale. Circa 1910.
Il y a quelques années, un étudiant voulait rédiger un mémoire de DEA d’histoire sur Les Charbonnages de Campha-Mines. Il me posa des questions sur le travail et la vie des « coolies », comme je n’étais pas historien et ignorais les documents adéquats, entre autres les statistiques sur les gens travaillant dans les mines et sur le nombre des blessés. Je lui ai raconté les propos de mon père, tout en lui précisant que ce sont des témoignages oraux, indirects, dont les seuls éléments tangibles étaient le nombre de médecins en exercice à Hongay. Je l’orientais vers un roman écrit en vietnamien, par un romancierjournaliste, Lan Khai, mort en 1946 : Lầm than (1938). C’était un bon document, bien que romancé, sur la vie des « coolies » dans les mines de charbon, et dont le titre, très beau, comportait un jeu de mots intraduisible : « Lầm than » signifiait « Misère noire », mais aussi « Noyé dans la poussière de charbon ».
Cependant, l’étudiant ne connaissait pas le vietnamien et n’avait ni le temps, ni les dispositions pour apprendre cette langue. Les témoins directs se faisaient rares…
Quoi faire d’autre que de solliciter des lecteurs une réaction critique, pour compléter, amender ou contredire ces « Souvenirs de Hongay », à plus de 80 ans de distance ?
ĐINH Trọng Hiếu
Problème technique ou psychologique ?
[…] Il y a bien d'autres traits de mœurs qui le dérouteront, depuis la terrible peur du diable et des revenants, qui fait que dans une maison un peu excentrique les Annamites ne veulent vivre qu’entassés comme sardines, jusqu'à l'étrange sentiment qui fait s'esclaffer de rire les spectateurs d’un accident où un camarade a eu les deux mains arrachées. Tant est drolatique le spectacle que nul ne pense à porter secours, jusqu’à ce qu'une «observation» leur rappelle que les Européens sont d'étranges originaux, qui n’ont aucun sens du comique. En fait, le problème psychologique est ici bien autrement difficile que tous les problèmes techniques, et M. Gautheron, directeur des Charbonnages, nous disait qu’il paierait bien cher un conseiller annamite assez au fait des idées européennes et resté assez en sympathie avec celles de ses compatriotes, assez honnête surtout pour voir dans cette masse ouvrière autre chose qu’un troupeau d'esclaves à exploiter, conseiller dont la fonction serait de renseigner la direction sur ce que pensent véritablement les mineurs dans des cas où leurs actes déroutent complètement l’esprit européen; grèves en apparence inexplicables, fuites sans raison saisissable, actes de barbarie sans nom ou terreurs folles, etc. Nous signalons là aux psychologues un champ d’investigation nouveau, une étude passionnante, un travail qui pourrait être fécond en résultats utiles. Beau sujet d'enquête pour un inspecteur du travail, qui joindrait à une connaissance parfaite de la langue, des moeurs et traditions annamites, l’âme d'un Docteur Gustave Le Bon.
Mise en ligne_: 18 février 2014.
Dernière modification_: 7 septembre 2016.
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References
1) Photographie couleur sur plaque de verre
2) G. Grandidier (dir.). Atlas des colonies françaises, protectorats et territoires sous mandat de la France. Société
d’éditions géographiques, maritimes et coloniales. Paris. 1934. Carte N° XXXIII, détails.
3) Roland Dorgelès, Sur la route mandarine. Albin Michel. Paris. 1929. p. 90
4) Mot vietnamien, signifiant « paysan ».
5) « Enfant ». Nhỏ, terme vietnamien invariable, est accordé ici selon la grammaire française. Au pluriel, ces mots
prennent donc un « s » !
6) Ibid. p. 92.
7) Ibid. p. 94.
8) Phrase soulignée par nous. Ibid. p. 95
9) Pierre-Edmond About. Guides des Colonies Françaises. Indochine, Cochinchine, Annam, Tonkin, Cambodge, Laos. Société d’éditions géographiques, maritimes et coloniales. Paris. 1931. p. 290.
10) Ibid., pp. 270 et 272.